mercredi 8 avril 2009

Volume & rentabilité pour les images en ligne

Avec plein de retards sur mes flux RSS, je remonte doucement la pente des actualités importantes (ou pas). Je suis donc tombé sur un article de TechCrunch assez intéressant, puisqu'il présentait les plateformes d'hébergement de photographies les plus utilisées par les internautes. Le classement m'a assez étonné :


ImageShack est premier avec ses 20 milliards d'images hébergées. Selon le créateur (ancien de chez Google), le site est ultra rentable grâce à l'architecture d'optimisation de l'utilisation des serveurs (qui servent à héberger les images). En effet, même le deuxième mois de création du site, il était déjà profitable puisque le coût de stockage est de seulement 1000$ (de serveur Linux) pour 2000 Go de données.

Le souci c'est la valeur de l'image.
En effet, pour monétiser ce type de service d'hébergement, il faut :
  • soit pousser la publicité auprès des consommateurs (free),
  • soit mettre en place un service premium, où les consommateurs paient pour le service,
  • soit trouver une troisième voie.
Les deux premières options sont souvent associées pour créer un modèle qu'on appelle freemium : gratuit pour une utilisation très basique, le service devient payant dès lors que les consommateurs recherchent des fonctionnalités avancées (je viens de voir sur Wikipedia que le terme aurait été inventé par Fred Wilson, un peu mon gourou du web).
Dans le cas d'ImageShack, les consommateurs payant 68$ par an ont droit à 10go de stockage, bande passante illimitée, outils spécifiques, téléversement illimité(pour ceux qui ne savent pas ce que ça veut dire, le téléversement correspond à l'upload anglais), vitesse assurée... une offre de service basique pour ce genre de société.
Le problème de la publicité est qu'elle dépend du nombre de visiteurs sur le site, et là, Facebook est loin devant tous les autres services d'hébergement de photographies. Le problème du freemium est que les consommateurs veulent de moins en moins payer, surtout pour un service proposé gratuitement (malgré les fonctionnalités additionnelles) soit sur le site, soit chez les concurrents. Il faut donc réfléchir à la troisième voie. Et celle-ci pourrait être plus liée à la qualité du contenu hébergé plutôt qu'à la quantité.


Flickr avait prévu en 2007 de lancer une place de marché pour les photographies. En effet, la population utilisant Flickr est plus proche de photographes professionnels et semi-professionnels que du simple hébergement d'images non monétisables à la ImageShack, proposer des outils de monétisation des contenus créés semblaient une bonne idée. Le lancement de la plateforme Flickr Stock a été annulé, remplacé par un partenariat avec Getty Image moins ambitieux (news par là). Getty Image est déjà une place de marché de photographies (mais aussi de musique et de production multimédia) permettant l'achat sur internet en gérant les droits d'auteurs, les royalties, et toute la relation commerçante avec les producteurs de contenu. Malgré les contraintes du partenariat (moins large que l'idée du Flickr Stock), le principe est pertinent et sort des traditionnels modèles économiques qui marchent mal face à la gratuité. Et puis, il permet à des challengers de grands sites, sans forcément beaucoup de consommateurs, jeunes & ambitieux, de se créer un marché et pourquoi pas d'être plus rentable que les sites de stockage pure.

Globalement la direction prise par Flickr me semble être la plus intéressante. Stocker, diffuser puis permettre à ses utilisateurs de monétiser leurs productions est révolutionnaire en terme de business modèle, remettant en cause les fondements de la production immatérielle ... un classique du web !

Image : CNet

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