mercredi 15 avril 2009

WTF, OMG glossaire moderne

Dans un des articles diffusés sur jeuvideo.org je suis tombé sur l'expression NSFW. Mais qu'est ce que ça veut dire NSFW?

En fait, ce sont les initiales de l'expression Not Safe For Work (merci Wikipédia), sous-entendu à ne pas regarder au travail. En effet, des contenus pouvant choquer votre employeur se cachent derrière ce sigle qu'ils soient sexuellement explicites ou violents. Dans l'article de Wikipédia, une série d'expression commençant par NSF sont expliqués, toutes sur le même principe, et notamment NFS56K, faisant référence à des fichiers trop lourds pour les petits débits, a priori une expression en voie de disparition dans nos pays développées. D'ailleurs, en septembre 2008, 93,9% des abonnés à internet étaient en haut débit en France (source).

Cette histoire me rappelle mes débuts sur internet, comme toutes les premières fois assez intimes et marquantes (ui,ui). A l'époque (milieu des années 90), les jeunes (comme moi) utilisaient l'expression asv avant chaque conversation dans les chats (je me souviens du chat géant de Skyrock ... chacun ses références, mais qui comme avec les skyblogs à une autre époque et pour une autre population, était assez en avance, ou synchrone, avec son temps). ASV c'était pour Âge, Sexe, Ville, définissant son profil en trois mots : Renaud, 14 ans, Nanterre. Il n'y avait pas encore de réseaux sociaux où il suffisait de chercher pour trouver son interlocuteur. De même, le web était un espace anonyme où le choix du pseudo était déterminant (et je suis persuadé que tous ceux qui me comprennent ont eu des pseudos à pleurer de nullité ... non je vous mettrais pas le mien). Évidemment, lorsque parfois j'erre sur les skyblogs, les nouveaux jeunes ont aussi leur pseudo, l'âge serait donc le vrai indicateur ? Il semblerait bien qu'en vieillissant il faille abandonner son double au pseudonyme.

Dans une autre sphère du net, sur les réseaux de jeux en ligne (par exemple Counter Strike, un jeu multijoueur de tir où il fallait jouer en équipe pour gagner), les abréviations-acronymes étaient plus obscures pour le néophyte : GG pour Good Game (ou Bien Joué, BJ), HS pour HeadShot (tir à la tête), HF pour Have Fun, FFA, WTF, DTC, etc... En plus du traditionnel codage de langage adolescent (une période où les enfants sont fiers d'être incompris par leurs parents), ces acronymes permettaient de différencier le néophyte (le joueur occasionnel, le navigateur du web débutant, le noob, noobie, new in the business) du vrai voyageur d'internet (le hardcore gamer). La population était divisée en deux par le langage.

Et globalement, quelque soit le réseau auquel nous appartenons, le principe est le même : un langage pour regrouper la communauté, pour identifier ceux qui en font partie des autres. En entreprise, les anglicismes fleurissent : dashboard, reporting, PR, etc... en banlieue le verlan, et sur Twitter les codes de langage : RT, @..., #machin, etc... Et d'ailleurs, concernant les anglicismes au travail, de nombreuses entreprises créent leur propre langage, utilisant des sonorités anglaises mais se détournant de l'anglais originel, perturbant (ou confusant pour les franglais) les interlocuteurs ayant pour langue maternelle l'anglais.

Je parle donc je suis ?

Évidemment et heureusement, nous appartenons tous à plusieurs cercles de langages, plusieurs cercles de personnes, plusieurs cercles identitaires, nous permettant de changer de casquette, nous adapter aux autres et construisant notre identité. Donc pour se faire comprendre d'une communauté, la première règle est de parler le même langage.

Image : Design You Trust. World's Most Famous Social Inspiration.

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