mardi 3 mars 2009

Réflexions éparses (4), moi ...


... et le PC.
Je suis un addict. je suis dépendant à internet. Mon premier geste du matin ? allumer l'ordinateur. Si je n'ai pas d'ordinateur sous la main, j'allume mon téléphone portable et vais sur internet. Voir mes mails, lire les news, poster des messages sur Twitter ou Facebook est mon quotidien. Rien de très grave, mais je suis convaincu que nous serrons de plus en plus dans mon cas... bienvenue au club!

... et le Marketing Technopologist
Aurais-je trouvé le titre de mes rêves?
Les changements technologiques après l'informatisation, l'arrivée d'Internet, la dématérialisation, la gestion de communautés, etc... implique la création de nouveaux métiers. Benjamin Gauthey que j'ai côtoyé chez Microsoft a écrit un petit article sur le terme Marketing Technopologist. La définition de Marketing Technopologist est la personne interface publique de l'entreprise dans une optique web et nouveaux médias. Ci-dessous la définition du Wall street Journal.

Find a 'marketing technopologist.'
So who should direct a company's forays into Web 2.0 marketing? A number of managers identified an ideal set of skills for an executive that go beyond those of a typical M.B.A. holder or tech expert. We coined the term marketing technopologist for a person who brings together strengths in marketing, technology and social interaction. A manager said, "I'd want to see someone with the usual M.B.A. consultant's background, strong interest in psychology and sociology, and good social-networking skills throughout the organization."
Foot soldiers need to be carefully selected as well. One large technology company weighs employees' proven skills to choose writers for blogs that are read by consumers. The company has long used blogs internally to help employees discuss technical issues, products, and company and industry topics. When it decided to use blogs to raise its profile online, it recruited those who had shown the most skill at blogging within the company. The company currently has about 15 employees who blog publicly, mostly on technology trends, and is recruiting more the same way. Meanwhile, the bloggers plan to meet occasionally to share the lessons learned from their experiences.
Un travail que je trouverais passionnant ... à suivre !

La fuite en avant, où comment déléguer les risques aux consommateurs

Le bel exemple de Facebook et de ses conditions d'utilisations.

La saga de Facebook avec son TOS (Term of Service) ont agités la blogosphère (plus de 1 605 articles en février comprenant les termes Facebook et "Term of service" contre 23 en janvier et 16 en décembre), puis Internet tout entier (cf. graphique ci-dessous).


Petit rappel : le 4 février Facebook modifie le contrat d'utilisation du site en indiquant que la propriété des données mises en ligne sur la plateforme resteraient la propriété du site même après votre départ. ("Vous accordez à Facebook le droit irrévocable, perpétuel, non-exclusif, transférable et mondial (avec l’autorisation d’accorder une sous-licence) d’utiliser, copier, publier, diffuser, stocker, exécuter, transmettre, scanner, modifier, éditer, traduire, adapter, redistribuer n’importe quel contenu déposé sur le site."). Evidemment, l'absence de cadre juridique permet ce genre de situation.
Suite à ça, le net s'émeut (seuls 6% des internautes ont déclaré soutenir la mesure), des groupes se forment (un groupe de plus de 70 000 personnes est formé en quelques heures), du coup le CEO de FB, Mark Zuckerberg, communique.
« Il y a quelques semaines nous avons décidé de réviser les conditions d'utilisation du service en espérant clarifier certaines mentions pour nos utilisateurs. Ces derniers jours, nous avons reçu de nombreux commentaires relatifs à ces changements et à ce qu'ils signifient pour les gens et pour leurs informations. Sur la base de ces réactions, nous avons décidé de revenir à nos précédentes conditions d'utilisation. »
Il explique aussi que FB a fait cette modification afin qu'un message envoyé d'une boîte supprimée ne disparaisse pas chez le destinataire (problème des doublons entre expéditeur et destinataire). Cependant, FB décide de reculer et modifie ses conditions d'utilisation pour revenir à l'état initial. Enfin, le site propose aux utilisateurs de participer à l'élaboration les nouvelles conditions d'utilisation. Pendant 30 jours, les utilisateurs sont invités à commenter les Principes et les droits et responsabilités d'utilisation du site, en rejoignant deux groupes créés à cet effet. The following new groups specifically created for such comments; Principles and Statement of Rights and Responsibilities. Une fois la période de 30 jours finie (fin mars), la co-production sera soumise au vote des utilisateurs du site (besoin d'au moins 30% de participation). En dehors du fait que ce soit Facebook, ce cas est intéressant comme reflet de la stratégie à mettre en pratique sur internet. Internet permet de déléguer les risques à sa communauté de consommateur. En déplaçant le problème vers les utilisateurs, FB ne risque plus rien car il transfert la responsabilité aux consommateurs. En cadrant cette création, FB évite les dérapages (l'évolution sera suivie) et consolide son image (écornée au moment des modifications).
Cet exemple pourrait être repris par de nombreuses entreprises qui se retrouvent en porte-à-faux sur une des facettes de leur production (produit-design-prix-conditions-...). Évidemment, cela suppose des marques ayant une communauté forte autour d'elles qui ne se sent plus en adéquation avec la marque sur certains points.

Deux exemples rapides.
Les baladeurs MP3 Archos ont longtemps été mal réputés pour le SAV et le design. Archos aurait été FB, il aurait pu mettre en place un hall of design où n'importe qui aurait pu envoyer sa proposition de design. Pour le SAV, il aurait du intégrer des moyens de communication plus efficace entre ses équipes et les consommateurs (suivi en ligne, plateforme téléphonique, blog des équipes... afin d'apporter de la transparence).
Les consommateurs n'aiment plus le goût des Danettes, il suffit de mettre en place un site avec vote et propositions pour les goûts des futurs produits développés (ils avaient expérimenté le vote des internautes, un peu comme IBM et la couleur de son portable, plus de détails ici) .

Évidemment, tout le monde pense au risque pris. Le cadre a mettre en place doit permettre de laisser suffisamment de liberté tout en ne mettant pas l'entreprise en danger. De plus, il sera probablement impossible de ne pas mettre en place ce que la communauté d'utilisateur a produit. L'équilibre est donc difficile à trouver, mais l'impact est très fort, permettant de ressouder la communauté et la marque.

Le petit graphique qui mérite réflexion !

lundi 2 mars 2009

Réflexions éparses (3), style de ...

Facebook prend du temps.
Il parait qu'en moyenne, le temps passé sur Facebook sur son ordinateur est de 27,5 minutes par jour contre 24 minutes via son mobile. Il est évident que ce n'est pas la même population, entre des professionnels ou des early adopters, et le reste de la population du web. Il serait intéressant de savoir qu'elles ont été les opérations effectuées et le temps moyen de connexion par accès au site. Comme je n'ai pas ces données, c'est parti pour les hypothèses fumeuses !
Le type de consommation de Facebook (FB pour les intimes) sur mobile est liée en priorité au micro-blogging : les mises à jour de statut. Ce type de consommation est intéressante pour les sociétés spécialisés telles Twitter. Je suis persuadé qu'avec un accès mobile, l'objectif d'aller sur FB est d'abord celui de mettre à jour son statut ou de consulter les mises à jour de ses amis. Mais alors pourquoi ces temps si proche (malgré 15% de différence) alors que FB propose de nombreuses fonctionnalités aisément accessibles via le navigateur web sur l'ordinateur : commenter, tagger, uploader des photographies, retrouver des amis , lire des articles, etc. ...
Surement parce que les consommateurs de FB via mobile sont une population d'early adopter, beaucoup plus consommateurs d'internet de manière générale et qui l'utilisent en flux et non en stock : informer son réseau et non créer un réseau fixe. D'ailleurs, ce mode de consommation en flux risque de se développer de plus en plus sur internet, maintenant que la consommation de stock (rechercher des informations figées dans le temps) est devenue institutionnelle sur internet ... qui dit mieux comme hypothèse ?

Arrête de pomper mon style!
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu Le Monde, et encore plus les pages dédiées à la télévision. Récemment, je suis tombé dessus et leur nouvelle mise en page. D'une part je trouve ça très bien fait, d'autre part, le contenu est de meilleur qualité (ou a minima, ça me donne envie de le lire!). Pourquoi en parler ? Parce que les journaux traditionnels souffrent de la restructuration du secteur, qu'elle porte sur les modèles économiques (les journaux gratuits), le déplacement de leur cible vers le numérique (ce blog, les sites d'actualités...) ou le non renouvellement de leur cible (génération numérique)... La nouvelle mise en forme est selon moi très web, avec les cadres (présents-absents), l'alternance d'articles - news très courtes et d'articles plus de fonds, l'utilisation de visuels intégrés aux textes ... C'est un vrai signe à direction des lecteurs !
Ci-dessous les 6 premières pages.



Le multijoueur sans sens.
Depuis quelques années le jeu en multijoueur explose. Selon moi, il y a deux grandes catégories de jeux à plusieurs,
  • La première utilisant les périphériques de la console nécessite la présence physique des participants (on pourrait l'appeler multijoueur physique) et une réflexion sur la division de l'écran (que l'on joue en écran splitté, à la Mario Kart ou sur le même écran à la Street Fighter).
  • La seconde utilise internet pour mettre en relation les joueurs, la présence physique n'est plus nécessaire (on pourrait l'appeler multijoueur virtuel) , mais il faut réfléchir au système de mise en relation des joueurs, aux possibilités sociales (joueurs amis, système de communication, jeu ensemble...).
Les meilleurs dans l'un ne sont pas forcément les meilleurs dans l'autre : Nintendo est le meilleur pour proposer des jeux multijoueurs physiques tandis que sur le jeu en réseau, il n'est franchement pas bon. Il suffit de voir le système de code ami (il faut envoyer par messagerie Nintendo à un ami qui a réussi à donner son code identifiant trouvable dans les menus de la console, une demande d'invitation à jouer ... izy?). Par contre Mario Kart est plutôt une réussite (notamment via un système d'arènes et de points de réussites permettant l'automatisation du ciblage des adversaires par niveau), offrant la possibilité de se retrouver à 12 sur les courses. Ce qui est vraiment intérressant, c'est que deux amis peuvent jouer côte à côte face à des adversaires sur internet, réunissant jeu multijoueur physique et virtuel.
Qu'elle que soit la piste de développement choisie, le jeu en multijoueur nécessite une vraie réflexion (qui manque souvent), devenue plus complexe depuis l'apparition des réseaux virtuels.

Récap de la semaine (N°8 et N°9)

La semaine N°9 a été bien vide, mais pourquoi ? J'étais en vacance au ski, à profiter de la neige et sans connexion internet, d'où la difficulté à écrire ! Mais tout revient dans l'ordre, la semaine prochaine vous aurez droit à votre dose quotidienne !

Voici donc le récap pour les deux dernières semaines (tandis que le N°7, le N°6 et le N°5 sont toujours d'actualité) :

Activistes du Web, réveillez-vous ! : Molleindutria.org est un site regroupant plusieurs jeux vidéos en flash au contenu engagé politiquement. Ce groupe italien utilise le média jeu pour poser des questions sur notre société à travers la religion, le travail ou la sexualité.
Réflexions éparses (2), confiance et ... : La confiance est un point clef de la stratégie des entreprises par rapport à leur base de consommateur. Quels types d'engagement public les sociétés pourraient-elles mettre en place face à la crise ? Quel est le positionnement des entreprises du high-tech face à la problèmatique du green ?


Real Time Web : Le Slow Movement propose de se désynchroniser des flux d'informations constants. Analyser ou relayer ?
Twitter et moi : attentes d'un follower : Twitter et moi, c'est une petite histoire. Petite analyse en fonction de mon mode de consommation de Twitter et de mes attentes face à une plateforme de social networking en croissance.

Continuous Morphing & Yahoo :la désillusion ? : En 2001, est sortit un article important dans les recherches en systèmes d'informations proposant l'analyse des raisons du succès de Yahoo! face à Excite. Est-il toujours d'actualité lorsqu'on voit la chute de Yahoo! ?
Copier-coller symptomatique : Comment mesurer les gains de productivité promis par l'informatisation ? Peut-être que la génération Y tirera mieux parti des outils, améliorant la situation des entreprises.

Sexe et réseaux sociaux : Les réseaux sociaux orientés vers le sexe sont en plein essor, petit aperçu de la situation et de leur intégration dans les réseaux sociaux traditionnels.
Cap'n Crunch, le premier des hackers : Comment dans les années 70, grâce au sifflet cadeau dans sa boîte de céréale, on pouvait téléphoner gratuitement.

Comme on dit, "have fun"!

Image : http://informationarchitects.jp/the-age-of-digital-baroque/

samedi 28 février 2009

Captain Crunch le premier hacker

En 1970, John Draper découvre que le sifflet gadget présent dans les boîtes de céréales de la marque Captain Crunch (ou Cap'n Crunch), émet un son similaire à celui du réseau téléphonique de l'opérateur AT&T. Grâce à Draper et au sifflet, des milliers de personnes peuvent utiliser AT&T pour passer des appels gratuitement. Le hacking est né. Pour être plus précis, le phreaking est né.
Le phreaking est une contraction entre phone et freak, c'est à dire entre marginal et téléphone. Il désigne donc le piratage des réseaux téléphoniques.


D'ailleurs AT&T est l'opérateur téléphonique ayant eu l'exclusivité pour la distribution de l'Iphone d'Apple aux Etats-Unis (news de 2007). C'est le plus grand fournisseur de services téléphoniques américains, fondé sous le nom American Telephone & Telegraph en 1885 et racheté en 2005 pour créer AT&T.

Le son émis par ce sifflet avait une fréquence de 2600 Hz, la même fréquence que le signal utilisé pour piloter le central téléphonique. Il était accordé sur le la aigu, permettant d'indiquer au réseau que le téléphone était prêt à recevoir un appel longue distance. Selon Wikipédia :
Typiquement, un phreaker commence par appeler un numéro vert distant. Le central téléphonique local va alors lui attribuer une ligne longue distance inoccupée et enregistre l'appel sans facturation. Avant que le central distant appelé ne décroche, il va émettre la tonalité 2600 Hz, faisant croire à la ligne interurbaine qu'il a raccroché et qu'elle est désormais libre d'accepter un autre appel. Mais le central local du phreaker n'a reçu aucun signal indiquant que l'appel est terminé. Disposant toujours d'une ligne inoccupée, il compose alors le vrai numéro qu'il désire appeler, le central croyant qu'il s'agit toujours d'un appel sur numéro vert.
La créativité et le talent de John Draper lui ont quand même valu une condamnation en 1976 à deux mois de prisons. Cependant, il entrait dans la légende sous le nom de Captain Crunch, le premier des hackers.

Source : Technikart Hors-série Geek

vendredi 20 février 2009

Sexe et réseaux sociaux

On pourrait penser que cet article n'existe que pour augmenter mon trafic (parce dès que le mot sexe est utilisé, les internautes se précipitent, c'est la première requête sur les moteurs de recherche), mais en fait non !

Facebook et Twitter sont parmi les plus grands réseaux sociaux. Facebook a dépassé Myspace en terme de visites (le 20 août 2008), Twitter est le prochain réseau social - messagerie instantanée, et ces 2 sites proposent leurs applications liées au sexe. D'ailleurs une rapide recherche sur Facebook renvoie au moins 500 applications comportant le terme "sex" entre les quizz, les applications de gestion de données (combien de fois, où...), ou juste visualiser des photographies de certains membres, il y a de quoi faire. (D'ailleurs, j'ai vérifié, il y en a même plus que celle comportant le terme "Obama", 435).

Du côté de Twitter, c'est la même chose. Malgré le fait que je n'ai trouvé aucune entrée avec le mot sex-sexe dans la Twitter Application Database ou la Twitdom, j'ai réussi à tomber sur plusieurs choses assez amusantes.

Tout d'abord, le tweet sexuel où la mise à jour par sms fait vibrer le téléphone, celui-ci servant ... tout le monde a compris. Du coup, certains échanges de messages sont spécialisés sur cette thématique (le Twitterdildonics selon les pros). De l'autre côté, le sofa branché sur Twitter qui permet de la même façon de mieux ressentir les messages. Enfin le TwitterSutra, qui cnsite à échanger des petits tweets au moment de l'orgasme.
Tout ça c'est un peu de la blague comparée à la suite !

Il existe une société, Meetmoi, qui permet en utilisant votre lieu de vous mettre en relation avec des rendez-vous (date) à proximité. vous créez votre profil, vous rentrez votre numéro de portable afin d'être localisé, quand une compatibilité est détectée par le système dans un périmètre proche de vous, vous recevez une alerte sur votre téléphone.


Pour finir, parlons de SexeBook, le pendant orienté vers le libertinage de Facebook. Je vous cite la présentation : "Que vous recherchiez une rencontre, à partager vos expériences et vos fantasmes ou à rencontrer des personnes ayant vécues la même expérience que vous, toutes ces personnes sont sur SexeBook", ça donne le ton !
D'ailleurs, juste pour le plaisir, un petit message d'une utilisatrice en lien.


Tout ça pour dire que les réseaux sociaux orientés vers le sexe sont en plein essor. Malgré la faible couverture de ce genre de services, ça ne m'étonne pas de les découvrir ! Cependant, l'implication personnelle dans les réseaux sociaux (vrais informations publiées) devrait limitée l'invasion de ce type d'application dans les réseaux grands publics, les laissant à des réseaux sociaux spécialisées... nos enfants seront saufs ! D'ailleurs, les purges des réseaux sociaux devraient encore aider ce processus de distinction (le dernier en date étant Facebook sex offenders et ses 5 585 ).

Le guide ici.

Copier-coller symptomatique

Hier, on m'a raconté une histoire illustrant le problème de l'informatisation dans les sociétés et la difficulté d'appréhender réellement les gains de productivité générés.
Cette histoire est très banale, et prends place dans une grande organisation (on les connait ces grandes organisations ... mais ça existe partout).
Une assistante travaille sur son ordinateur; elle n'est pas "digital native" (elle est née avant la naissance de l'ordinateur) et a donc vue son travail changé profondémement lorsque les ordinateurs ont été introduits. Devant son ordinateur, elle utilise Word pour rédiger des documents. Arrive le moment où elle doit copier puis coller des informations dans le texte qu'elle était en train d'écrire, 3 choix s'offrent à elle :
  • Sélection du texte à la souris, menu Edition, puis copier. Clique sur l'endroit où elle veut coller, menu Edition puis coller.
  • Sélection du texte, clic droit copier. Clique sur l'endroit où elle veut coller, clic droit coller.
  • Sélection du texte, ctrl+c. Clique sur l'endroit où elle veut coller, ctrl+v.
Évidemment, l'assistante réalise la première solution, la plus lente, celle qui fait perdre le plus de temps, la moins productive.

D'un autre côté, les études analysant les effets de l'informatisation sur l'économie (en point de croissance du PIB par exemple) afin de mesurer les gains de productivité présente des résultats très faibles :
L’impact sur la période 1995-2000 est alors très faible, de 0.05 point annuel pour le pib.
D'une manière générale, il est très difficile de trouver des données sur l'impact de l'informatisation sur la productivité des entreprises, d'autant plus pour tout ce qui concerne des activités autres que la production.

Pourquoi cette histoire ? Mon point, c'est que la mesure des gains de productivité :
  • Doit être étalée sur du long-terme : le principal frein à l'informatisation est la difficulté d'appropriation de l'outil au quotidien.
  • Doit prendre en compte les différences entre une population qui est née avec l'ordinateur et celle née avant.
Finalement, je suis persuadé que les entreprises qui embauchent une population plus jeune (qui dit moi ?) gagneront en efficacité, en productivité et en innovation grâce à la maîtrise de nouveaux outils.

Je vous renvois à l'article de Bertrand Duperrin sur les usages des TIC dans les entreprises françaises et me permet de lui piquer sa slide (tirée de la présentation Microsoft).

Une bonne partie des lecteurs se retrouveront dans 3 des 4 profils. Mais la majorité silencieuse reste les "Techno-Followers".

jeudi 19 février 2009

Continuous Morphing & Yahoo : la désillusion ?

En 2001, est sortit un article important dans les recherches en systèmes d'informations: "Continous Morphing : Competing through dynamic capabilities, form and function" (version téléchargeable ici), rédigé par Violina P. Rindova (site professionnel) et Suresh Kota. Leur étude prend place dans un environnement hypercompétitif, remettant en cause le paradigme d'avantage compétitif soutenable (sustainability of competitive advantage) vers un avantage compétitif temporaire (transient). Les auteurs ont réalisé une analyse en profondeur de deux sociétés de l'Internet (Yahoo! et Excite), analysant comment les transformations de ces deux sociétés, en introdusant le concept de Continous Morphing, leur ont permis de renouveller leur avantage compétitif.

Suresh Kota est un chercheur réputé dans le monde des systèmes & technologies de l'information (PhD en 1988, membre de la board du Strategic Management Journal, professeur de stratégie à l'université de Washington), tandis que Violina P. Rindova est plus jeune (PhD en 1999) et concentrée sur les questions de "morphing" des structures professionnelles.

La question que les auteurs se posent est la suivante : comment les sociétés s'organisent afin de coller (fit) à un environnement hypercompétitif et changeant très rapidement ? Cette question est particulièrement adressée aux sociétés des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) et donc aux startups du web. Les deux auteurs se sont concentrés sur deux sociétés du web entre 94 et 98, Yahoo! et Excite présentant de grandes similitudes. Globalement, ces deux sociétés ont dues se transformer de moteurs de recherche en portail web afin de générer des revenus supplémentaires en captant la population du web.
Je vous passe la méthodologie pour arriver aux 6 propositions interressantes dégagées à l'époque :
  • The more rapidly market and competitive conditions change, the more likely it is that a firm will rely on continuous morphing to regenerate its competitive advantage.
    Cette première proposition permet de lier les évolutions de l'environnement à la stratégie de l'entreprise, posant le problème du développement de nouvelles compétences rapidement, soit à travers leur forme organisationnelle, soit par acquisition sur le marché (compétences parfois indisponibles surtout sur des secteurs nouveaux).
  • Dynamic capabilities depend on emergent learning processes and simple organizing principles spawned in the evolution of the form and supported by the top management team.
    En construisant leur réflexion sur les analyses de Teece, les auteurs proposent des structures décentralisées, avec une forte autonomie permettant aux individus de s'investir dans des projets afin de construire de nouveaux avantages compétitifs.
  • The greater the dynamic capabilities of a firm, the more effectively it can engage in continuous morphing.
    Pour information, les dynamic capabilities sont l'abilité d'une société à accéder à de nouvelles formes d'avantages compétitifs (modification constante des routines opérationnelles, des processus en se fondant sur les ressources humaines).
  • The strategic flexibility of a firm increases with the evolution of its form if the evolution of the form leads to: (a) new uses of existing resources; and/or (b) layering of resources, which makes the overall asset stock of a firm more flexible.
    Il est convenu que la flexibilité stratégique (strategic flexibility : l'abilité d'une société à répondre aux demandes d'environnements dynamiques et compétitifs) dépend de deux facteurs: la flexibilité des ressources disponibles (marché, interne) et la capacité de l'organisation à utiliser-mettre en place ces ressources. De plus, les actifs humains et organisationnels de la structure sont centraux : en investissant (financier - organisationnel) dessus afin de les transformer en actifs stratégiques.
  • The greater the strategic flexibility of a firm, the more effectively it can engage in continuous morphing.
  • Continuous morphing leads to competitive migration, which contributes to the transience of competitive advantage and to hyper-competitive nature of the environment.
    Ce qui est entendu par Continuous morphing est le processus permettant aux sociétés de s'adapter en permanence à leur environnement et de modifier leur avantage compétitif (par nature dans cet environnement hyper-compétitif) changeant. L'objectif de ces sociétés n'est plus de garder, protéger leur avantage mais plutot de le renouveller continuellement.

Quelle conclusion pour Yahoo! ? Depuis quelques années, Yahoo! va mal. Présenté dans l'article comme le grand vainqueur du combat qui l'opposa à Excite, la société a du mal à se renouveller. A t'elle perdue sa capacité à morpher afin de coller avec son environnement ?
Ci-dessous, le cours de Yahoo! depuis sa création, suivi de la comparaison depuis 2004 des cours de Yahoo! et Google.
Espérons que la destitution de Jerry Yang (fondateur originel) de son poste, permettra à la société de se relever.

mercredi 18 février 2009

Twitter & moi : attentes d'un follower

Twitter et moi, c'est une petite histoire qui a débuté il y a quelques mois (non, je ne fais pas partis des early-adopters de Twitter).
Twitter un outil de microblogging qui permet à l'utilisateur de signaler à son réseau "ce qu'il est en train de faire" (utilisation initiale). Il est possible d'envoyer et de recevoir ces updates (mises à jour) par internet, par messagerie instantanée ou par messagerie numérique.
On appelle ces updates des tweets dont la particularité est qu'ils sont d'une longueur maximale de 140 caractères.

Ce site (pas vraiment un d'ailleurs) a connu une croissance impressionnante ces 12 derniers mois
Ce qui est fou avec Twitter, c'est que cette application est une véritable plateforme d'applications tierces. Aujourd'hui pas de présentation des multiples sites web tirant parti de la plateforme Twitter(pour envoyer des photographies, traduire, faire des statistiques ...) mais plutôt de ce que j'aimerais de Twitter. En effet, la stratégie de Twitter est assez mystérieuse pour moi. Certaines fonctionnalités sont enlevées, d'autres ajoutées ... mais je ne vois pas de lignes directrices fortes.

Les points forts de Twitter sont :
  • Implication des utilisateurs pour le choix des personnes qu'ils suivent permettant le filtrage des informations (un peu comme un flux rss d'un blog).
  • Multi-canal : web, client, mobile (SMS).
  • Utilisation libre avec des contraintes fortes : les 140 caractères vous permettent de tout faire / dire / partager.
  • Ecosystème d'application large et dont la création est facile.
A partir de mon mode de consommation de Twitter, plusieurs informations me paraissent intéressantes.
Dans Twitter, je remarque les trois principaux modes de communication :
  • Broadcast, je diffuse le dernier article de mon blog, la nouvelle du moment ...
  • P2P avec l'échange de messages personnels ou le retwitting (je rediffuse le message d'une personne), à la façon des IM (Instants Messengers).
  • Bottom-up par le suivi de certains sujets, la recherche dans les messages échangés, l'utilisation de la communauté de followers (les personnes qui s'abonnent à vos messages) face à des problématiques ...
Le contenu des messages :
  • Uniquement texte
  • Médias
Et justement, la diffusion de contenus est très forte dans Twitter. Je me suis rendu compte que je cliquais sur un nombre très important de liens vers des images, des vidéos, des articles ou même des musiques. Ce côté media-sharing est tellement fort que je me demande quand les applications Twitter proposeront des visualiseurs de ces contenus. En effet, il ne semble pas compliqué de créer une application qui permettrait d'avoir accès au contenu à partir du lien sélectionné.


Enfin, la multiplicité des contacts complexifie l'utilisation de Twitter. En effet, entre les acteurs institutionnels et les utilisateurs lambda, en passant par les bloggueurs ou relayeurs d'information, il existe d'après moi 3 grands types d'utilisateur de Twitter. A quand l'outil intégré pour classer les personnes qui vous suivent, et surtout celles suivies.

Fondamentalement, ce dont je parle est la transformation progressive de Twitter en lecteur de flux RSS (à la Google Reader - les flux RSS étant les flux d'informations mis à jour en temps réel). Car il s'agit bien de la même chose : du contenu, des interlocuteurs et des lecteurs.

Peut-ête la prochaine évolution de Twitter, ou pas.

Et bien sur, mon compte : http://twitter.com/renaud_elghozi

Real Time Web

Olivier Mermet a publié récemment un article concernant le Real Time Web. L'idée est qu'avec les outils de micro-blogging et Twitter en tête, les flux d'informations sont en temps réel à la différence des autres médias dont les délais de diffusion de l'information sont plus longs. La question de la qualité de l'information ne rentre pas en compte dans son article. Évidemment, lorsque Le Monde fait un article sur n'importe quel sujet, toutes les personnes le suivant seront déjà au courant. Évidemment, ce que peut apporter la presse est le recul, l'esprit d'analyse, la mise en perspective ... apporter de la valeur à l'information brute.
C'est aussi ce que je tente (ui, tente) à travers ce blog, amener d'autres perspectives et non relayer une information. D'ailleurs, ce RTW est structurellement opposé à l'analyse et au recul.
Je vous renvois au Slow Movement
Image from SublimaCtion.

Tout ça pour dire que toujours plus vite, ne veut pas dire de meilleur qualité, loin de là. Cependant, nous sommes de plus en plus dépendants de l'instantanéité (d'ailleurs ça me fait penser à l'évolution entre l'époque des téléphones fixes et notre époque où le portable domine), nous avons besoin de ces flux d'informations, mais faisons-nous le travail d'analyse derrière ? Et si nous arrivions à une société où le fait de savoir avant les autres devenait plus important que le fait de comprendre les choses.
Personnellement, je veux m'engager à comprendre les choses, les relier, les analyser pour dégager ce qui est du temps présent de ce qui sera demain, ce qui marche et ce qui marchera, ce qui échoue et ce qui échouera... car comprendre est tellement plus fort que savoir, car le recul est tellement plus fort que l'information brute.

Souhaitez-moi bonne chance.